« Dessiner
à l’ordinateur revient à interroger au travers de multiples contraintes notre
degré d’émancipation dans ce monde de machines redessiné par les algorithmes.
Quels sont les modes d’accès aux signes et à l’écriture aujourd’hui dans le
contexte artistique actuel ? Comment l’imagination graphique participe-t-elle à
l’élaboration et la visualisation des processus de création ? Comment le
paradoxe de la matérialité perdure-t-il avec la technologie et les programmes ?
Que visualise l’information lorsqu’elle fait irruption dans le temps et la
matière ?
Mais
aujourd’hui, nous allons un peu changer notre angle d’attaque : nous
allons nous demander comme le numérique travaille l’art. Comment le numérique en tant que support peut
perturber les processus de création, de diffusion et de réception. Comment la
possibilité pour presque tous de créer et de diffuser travaille en son cœur non
seulement les formes artistiques, mais aussi une sensibilité d’époque. Comment
c’est l’art qui est travaillé certes, mais aussi, tout simplement, l’idée du
beau. »
_ extrait
de Le plaisir du tracé : notes pour une hyper sensibilité programmatique par Pierre Braun.
Le travail du photographe Leo
Caillard (ci-dessous) est particulièrement intéressant dans sa façon d’aborder
les relations entre l’art et le numérique, entre le numérique et la
muséographie. La France fait sur ce point encore objet de mauvaise élève comparé
à l’Allemagne qui travaille activement à intégrer le numérique dans la scénographie
de ses expositions. Il convient en effet de s’interroger et de repenser
fondamentalement notre rapport à l’art dans la société d'aujourd'hui afin de proposer de nouvelles solutions
pour le musée de demain.
Comment le numérique en tant que
support peut perturber les processus de création, de diffusion et de réception?
« Mais
de quoi parle-t-on au juste ? Derrière le terme « numérique »,
qui est une technologie de dématérialisation de l’image, du texte, du son ou de
la vidéo, il faut surtout considérer ses applications : la messagerie
électronique, le Web, les réseaux sociaux, les livres numériques, les aides à
la visite.
Les chiffres mesurant la
« pénétration » de ces applications par les musées sont en apparence
flatteurs. En 2010, selon le Palmarès des musées du Journal des Arts,
42 % des musées disposaient d’un site Internet. Un taux qui augmente
rapidement au fur et à mesure de la taille des lieux. Selon une enquête du Clic
réalisée en janvier 2012 sur 150 lieux culturels importants, le taux monte
à 81 %. Ils sont même 45 % parmi ces derniers à être présents sur les
réseaux sociaux, Facebook ou autres. En apparence également, le nombre de
« convertis » parmi le public ne cesse de gonfler. L’audience du
Louvre.fr dépasse les 10 millions de visiteurs mensuels quand le nombre de
fans Facebook du musée est de 440 000. Le Centre Pompidou attire
5 millions de visiteurs et 188 000 fans, le château de Versailles,
6 millions de visiteurs et 28 000 fans… »
_Extrait
de Le numérique dans les musées, des intentions à la réalité, de Jean-Christophe
Castelain , Publié dans le Journal des Arts, le 17 février 2012
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série ''ART GAMES" de LEO CAILLARD Pour plus d'info sur cet article : |
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