mardi 27 novembre 2012

Quel impact des NTIC sur la ville et l'architecture?


SO/AP- UNBUILT RESEARCH


Comme nous l'avons déjà évoqué lors d'un précèdent post les NTIC (ou DATA) ne sont pas des éléments immatérielles. Ce sont des éléments bien réels qui nécessitent infrastructures et énergie pour fonctionner. Dans le cadre d'un travail au sein de l'agence SO/AP nous nous sommes posé cette question:

Dans quelle mesure les DATA (ou NTIC : Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication) peuvent-elles influer sur la forme physique des villes?

La ville numérique a le vent en poupe, et rares sont les municipalités qui ne tentent pas  de développer des actions visant à favoriser l'utilisation des NTIC. Un exemple des plus concrets est l’e-tourisme ; de plus en plus de villes développent des applications qui permettent de transformer votre téléphone en véritable guide de voyages (lieux, horaires d'ouverture, avis d'autre internautes, tarifs....).
Internet, les Smartphones que de plus en plus d'individus possèdent, s'ancrent dans nos us et coutumes. On peut observer qu'ils commencent aujourd'hui à interagir avec la ville. Cependant ce ne sont pas par ces applications que vont s'opérer les mutations de la forme urbaine. Avec ce type d'implantation de cette technologie, nous restons dépendant des réseaux routiers et  ferroviaires.

Il apparaît clairement que la montée en puissance des NTIC n'ont encore que très peu affecté la forme urbaine. Pour l'instant ils se présentent sous la forme de bases de données, de réseaux sociaux.

P.FUSERO pose la question suivante : "les réseaux numériques pourront-ils à l'avenir modifier la forme physique de la ville en assumant le rôle même qu'avait exercé jadis les infrastructures de transport ".

Nous pourrions répondre que tant que les réseaux numériques ne pourront transporter de biens matériels ils ne pourront remplacer les réseaux de transports, donc ne pourront pas engendrer le même bouleversement urbain. 
Cependant nous ne pouvons nous contenter d'une vision aussi simple. Comme toujours il y a des nuances ; les réseaux numériques ont la capacité de faire circuler des informations, et peut changer notre interaction avec la ville. C'est grâce à cette capacité qu'ils parviendront à modifier nos rapports aux réseaux de transports et par extension ils pourraient donc modifier la morphologie urbaine telle que nous la connaissons.

A l'heure actuelle nous pouvons effectuer la plupart de nos achat sur le web, on estime à plus de 80% des achats pour le loisir et 60% du reste des achats sont désormais effectués par Internet dans les pays d'Europe (Source: Fleishman Hillard). 

Le e-commerce, le m-commerce et le t-commerce (1)  sont des activités en pleine expansion . Ils pèsent aujourd'hui plus de 47 milliards d'euros en France et font chaque jour de nouvelles avancées. Plus de 77% des français achètent via un ordinateur, un téléphone ou une tablette.

Nous constatons également que de plus en plus de municipalités, banques, assureurs.... mettent en ligne leurs formulaires et applications, nous permettant de faire la quasi-totalité des formalités en ligne (Inscription, imposition, virement, etc.).

De plus, les nouvelles technologies sont en train d'estomper les frontières de l'entreprise. 
Des entreprises comme Renault ou AXA offrent à certains de leurs salariés la possibilité de travailler depuis leur domicile (Source Cadremploi.fr). Aujourd'hui les NTIC offrent une nouvelle manière de communiquer, d'échanger et de collaborer à distance tout en conservant les mêmes outils que dans les locaux de l'établissement.

Quel pourrait être la résultante de toutes ces pratiques déjà couramment utilisées sur la morphologie urbaines?

Les différentes pratiques précédemment énoncées sont une bonne démonstration de la capacité des réseaux numériques à faire circuler l'information. En mettant en parallèle les nouvelles pratiques dérivant des NTIC et les motifs de nos déplacements nous nous apercevons que la répartition et la hiérarchie  de la nature de nos déplacements pourraient être entièrement repensées.

Nous proposons de regrouper les motifs de nos déplacements en six flux : le travail, les affaires professionnelles, les études, les loisirs, les achats et les affaires personnelles. 
Par l’apparition de nouvelles pratiques comme le e-commerce, l’e-travail, et l'e-administration, la quantité de déplacements peut être fortement réduite. Le seul flux qui subirait le moins d'impact étant celui du loisir. On ne se déplace plus par nécessité mais par envie. 
En réduisant ainsi le nombre de nos déplacements, nous pouvons diminuer nos besoins en infrastructures et réseaux de transports.

La mutation de la forme physique de la ville ne s'opérera que par le changement de nos habitudes, car les NTIC ne peuvent avoir d'impact sur la forme d'une ville déjà existante. Cependant ils nous permettent de nous questionner sur la nature de nos relations avec les réseaux de transports et l'espace public. Ce sont des éléments à prendre en compte et qui seront susceptibles de modifier la ville de demain.


(1) - le e-commerce regroupe l'ensemble des transactions commerciales s'opérant à distance par le biais d'interfaces électroniques.
      - Le m-commerce regroupe l'ensemble des opérations commerciales via un téléphone portable 
      - le t-commerce regroupe l'ensemble des opérations commerciales via une tablette numérique.

1 commentaire: